Les postes chirurgicaux avancés (PCA)

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Malgré la création de trois hôpitaux chirurgicaux à proximité relative du front (12 km environ), les médecins constatent rapidement que la distance à parcourir entre le lieu où est tombé le blessé et l’hôpital chirurgical est encore trop grande pour intervenir de manière optimale, surtout dans les cas de plaies à l’abdomen. En effet, le transport de blessés graves sur une assez longue distance, en voiture et sur des routes fortement détériorées, provoque un brassage des organes abdominaux blessés, l’infection du péritoine et rend le plus souvent inefficace l’intervention chirurgicale.

En juin 1916, l’Inspecteur général du Service de Santé de l’armée belge, Léopold Mélis, demande la création de postes chirurgicaux avancés (PCA) où le blessé pourra être amené plus rapidement, sur brancard, et opéré. Une fois l’opération effectuée, le blessé doit pouvoir se reposer quelques jours avant d’être transporté. Cela nécessite une installation, une infrastructure et un minimum de personnel. Le PCA n’est pas à l’abri du danger car, en raison de l’évolution des méthodes de combat, la zone située en arrière de la ligne de front est souvent arrosée de très nombreux projectiles sur plusieurs kilomètres en profondeur.

Carte des postes chirurgicaux avancés
Carte des postes chirurgicaux avancés (Coll. Focquet-Jones)
Le PCA de Grognie, à 2,8 km des lignes, dépendant de Cabour, puis de Beveren-sur-Yser

Situé à 2,8 km des lignes, ce poste chirurgical avancé couvre le 2e secteur (Dixmude – Oude Capelle – Nieuwcapelle). Les routes principales relient Furnes à Pervyse et Dixmude d’une part, Furnes à Nieuwenherbergh-Forthem-Oude Capelle d’autre part. Les voies d’évacuation par eau sont le Slopgat et le Canal de Loo. Le PCA de Grognie fonctionne du 20 juillet 1916 au 6 juillet 1917. Il accueille au total 64 grands blessés. Une fois transportables, les blessés opérés sont acheminés à l’HM de Cabour (jusqu’au 2 mars 1917), puis à Beveren-sur-Yser (à partir du 12 mars 1917). 28 blessés (soit 43%) ne survivront pas. Le poste avancé de Grognie est constitué d’un seul pavillon en bois, identique à ceux de Cabour. Il sert à la fois de salle d’opération et de soins, de cuisine, de logement pour le personnel et les blessés. Un médecin chirurgien, un médecin assistant, deux infirmières, un aumônier, un cuisinier et deux brancardiers composent généralement le personnel soignant.

Le PCA de Sint-Jansmolen (Oostkerke), à 5 km des lignes, dépendant de l’Océan

Le poste chirurgical avancé dépendant de l’Ambulance de l’Océan est installé à Sint-Jansmolen le 1er juillet 1916. Il fonctionne durant un an. Situé au carrefour de routes et de voies d’eau, il permet un transport rapide des blessés par ambulance, vers les hôpitaux de l’arrière. Le transport par bateau est plus lent mais indolore pour les blessés plus graves (blessés de l’abdomen)

Le PCA d’Abelenhof (Reninge), à 4 km des lignes, dépendant de Hoogstaede

Un poste chirurgical avancé dépendant de l’hôpital militaire de Hoogstaede est installé dans la ferme d’Abelenhof dès 1916. Cette ferme, à proximité d’une passerelle traversant les inondations autour de la Kemmelbeek (affluent de l’Yser), abritait déjà un poste de secours médical depuis 1915.

Les blessés y sont opérés dans les deux heures suivant leur arrivée, ce qui permet de sauver une vie sur deux.

L'équipe de Dr. Focquet au poste chirurgical avancé de Grognie
L’équipe de Dr. Focquet au poste chirurgical avancé de Grognie (Coll. Focquet-Jones)

Par Martine Jones – Extrait de l’article “Si j’avais été blessé dans le Westhoek en 14.-18…” publié dans la revue annuelle Militaria Belgica 2020 de la SRAMA – Société royale des Amis du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire – www.sramakvvl.be

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